Le cadre logique est un outil de conception et de conduite de projet. Il est tourné vers les résultats. A ce titre il incorpore le suivi et l'évaluation.
Cet outil est destiné à toute personne amenée à diriger, gérer, mener un projet ayant un certain niveau de complexité.
La cadre logique permet de procéder par étapes systématiques mettant en évidence les relations entre le problème global, les objectifs globaux, les objectifs spécifiques, les résultats attendus et les activités proprement dites. Il s'utilise avec d'autres outils, en particulier les arbres de problèmes et d'objectifs, dont il permet de systématiser les résultats.
L'utilisation de la matrice du cadre logique (MCL) permet de construire une vue d'ensemble du projet à réaliser. Cette matrice servira également à vérifier que les étapes du projet sont conformes aux objectifs. Elle comprend les éléments qui permettront d'évaluer le projet en cours de route et à son terme.
L'outil est exigeant et s'applique à des projets d'un certain niveau de complexité justifiant l'investissement. Il est souvent demandé par les bailleurs de fonds institutionnels qui souhaitent vérifier que les subsides accordés servent bien aux objectifs affichés.
Bien formuler les hypothèses du projet est essentiel, car si celles-ci sont erronées, tout le projet risque de ne pas atteindre les objectifs.
Eviter d'en faire un instrument administratif contraignant! Ce n'est pas le projet qui est au service du cadre logique, mais le cadre logique qui est au service du projet!
Le cade logique est fréquemment utilisé dans la coopération au développement. La FAO par exemple l'utilise et le promeut (www.fao.org/wairdocs/x5405f/x5405f0o.htm), de même que la Fédération vaudoise de coopération (www.fedevaco.ch).
On peut se référer ici à plusieurs sources:
Le cadre logique est un des éléments fondamentaux en gestion de projets dont l'objectif est de problématiques sociales ou environnementales. Il permet de formuler les résultats d’une analyse en termes d'objectifs et d'actions. Il s'appuie sur l’arbre des problèmes, l’arbre des objectifs et la sélection du ou des projets. C’est en premier lieu un outil de vérification de la cohérence entre les différents niveaux d’objectifs et les hypothèses ou contraintes de l’environnement externe.
De plus c’est un excellent outil de communication lors de la préparation des documents qui seront présentés aux diverses parties prenantes, dont les potentiels bailleurs de fonds des projets.
L'analyse des parties prenantes dans le contexte de la situation existante, l'analyse des problèmes et leur hiérarchisation en cause et conséquences, la fixation de la hiérarchie des objectifs, le choix d'une stratégie et la détermination de possibles projets font partie de l’approche par le cadre logique – ACL. Il faut distinguer l'ACL, qui est un processus analytique, de la matrice du cadre logique – MCL. La matrice, une fois remplie, constitue le résultat de l'approche par le cadre logique.
Pour procéder à une approche par cadre logique et élaborer la matrice selon les indications ci-dessous, il importe de disposer de l'ensemble des informations liées au projet envisagé. Et prendre du temps, quitte à y revenir à plusieurs reprises pour compléter, corriger les différents éléments. Les hypothèses doivent être examinées avec attention de manière à vérifier que le projet vise juste, que ses objectifs spécifiques et globaux répondent effectivement à des besoins.
Le cadre logique est normalement complété par les documents suivants :
La construction de la matrice du cadre logique n’est pas un processus purement séquentiel et linéaire, mais plutôt un processus de va-et-vient progressif. Avant d'ajouter de nouveaux éléments à la matrice, les informations collectées et générées auparavant doivent être étudiées et, si nécessaire, révisées.
Cependant, il existe une logique initiale de séquence, qui commence par la description du projet, avec ses objectifs et activités. Cette séquence initiale correspond à ce qui s’appelle la logique verticale.
Ensuite sont travaillées les hypothèses, en remontant et en corrélation avec les objectifs, ce qui s’appelle aussi la logique horizontale. Il est à noter que la première hypothèse (numéro 5) est optionnelle.
En troisième place, viennent les indicateurs et leurs sources de vérification et finalement, mais aussi optionnels, quelques éléments de ressources et du budget peuvent venir compléter le tableau (numéros 15 et 16).
La première colonne « Description du projet » est fondamentalement une mise en évidence du travail antérieur de définition de l’arbre des objectifs, sur lequel on aura appliqué un choix stratégique et pour lesquels on aura choisi un ou plusieurs projets. La construction des cases 1 à 3 est, de fait, une transposition adaptée de régions figurant dans l’arbre des objectifs :
Finalement, les principales activités figurant dans la case numéro 4 sont choisies dans la liste d’activités permettant de réaliser les prestations, aussi appelés « livrables », du ou des projets (La construction de la liste des activités et leur transformation en échéancier est abordée dans un autre document).
La vérification de la pertinence de la logique peut se faire à l’aide des questions suivantes :
Les hypothèses sont les éléments externes susceptibles de conditionnel la réussite d'un projet, et échappent au contrôle direct des gestionnaires du projet. Elles sont la réponse à la question:
«Quels facteurs externes peuvent avoir une incidence sur la mise en œuvre du projet et la durabilité à long terme de ses bénéfices, mais échappent au contrôle des gestionnaires du projet ?»
La logique est la suivante :
Une réflexion initiale et optionnelle et correspond à la réflexion suivante :
Si les ressources et finances sont allouées pour les activités du projet et que les hypothèses se sont vérifiées à ce niveau (case numéro 5), alors les activités peuvent commencer et être exécutées.
Pour chaque niveau de résultats (immédiats, objectifs spécifiques et objectifs globaux), il est impératif de pouvoir les évaluer, afin de vérifier du déroulement à la pertinence du projet. Pour cela, il faut avoir des indicateurs, que l’on puisse mesurer à partir de sources de vérifications. Ils doivent répondre à la question : « Comment savoir si ce qui a été pensé et planifié a réellement été atteint… comment vérifier et démontrer la réussite du projet ? ».
Les indicateurs doivent être indépendants les uns des autres, chacun se rapportant à un seul objectif de la logique d'intervention, c’est-à-dire soit aux objectifs globaux, soit à un objectif spécifique du projet ou à un résultat. « Par exemple, les indicateurs au niveau d'un résultat ne doivent pas être le résumé de ce qui a été dit au niveau de l'activité, mais doit décrire la conséquence mesurable de la mise en œuvre de l'activité. »
On dit que les indicateurs doivent être objectivement vérifiables ; cela signifie qu’ils doivent pouvoir se mesurer de façon objective, à un coût acceptable et fournir des informations stables et cohérentes. On parle aussi d’indicateurs SMART (Spécifique, Mesurable, de coût Acceptable, Répondant aux attentes et limités dans le Temps).
La correspondance entre le cadre logique et les catégories d’indicateurs est la suivante :
La matrice du cadre logique – MCL constitue le produit de la méthode, présenté sous la forme d’un tableau matriciel de 4 par 4, tout en nécessitant également l'analyse des objectifs de la stratégie et des risques potentiels.
La matrice du cadre logique compte quatre colonnes et quatre lignes, qui résument les éléments clés suivants:
Le cadre logique sert également de base à la détermination de la liste des activités (échéancier), des besoins en ressources (humaines et matérielles) et des coûts (budget financier).
La prochaine figure illustre une matrice du cadre logique. Il existe quelques petites variantes, qui se manifestent par les cases optionnelles.
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Quelles sont les astuces, en plus de la démarche pas à pas, qui peuvent faciliter l'utilisation de l'outil.
Son origine remonte aux années soixante, lorsque la Banque mondiale avait proposé une forme de présentation des demandes de fonds qui lui étaient soumises dans le but de financer des projets de coopération internationale. Ces outils ont été intégrés dans une méthodologie « Gestion du cycle de projet » utilisée jusqu’à aujourd’hui par de nombreuses organisations d’entraide. Ce document a été construit en s’appuyant sur un guide déployé par l’Office de coopération EuropAid, de la Commission européenne (Méthodes de l’aide, Lignes directrices, Gestion du Cycle de projets – PCM Guidelines de 2004).
L’exemple ci-dessous représente le cadre logique créé à partir d’un arbre d’analyse d’une situation problématique concernant des groupes de femmes africaines œuvrant dans des conditions difficiles et précaires de production de beurre de karité.
Ce travail de construction du cadre logique a été réalisé dans le cadre de l'incubateur Essaim, de la Chambre de l'économie sociale et solidaire APRÈS-GE
La construction a été grandement facilitée grâce à la réalisation antérieure des arbres de problèmes et objectifs
Logique d’intervention |
Indicateurs objectivement vérifiables |
Sources de vérification | Hypothèses |
Objectifs globaux :
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Objectif spécifique :
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Résultats :
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Activités : Voir le diagramme de Gantt en annexe.Ne figure pas dans cet exemple. Pour un exemple de diagramme de Gantt, voir le document « Créer un échéancier avec GanttProject » |
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