Fond commun d'évidence
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Fiche
Cet outil permet en 1 heure à un groupe de trouver une compréhension commune à une valeur qu'il veut faire sienne ou à un concept qu'il utilise.
Pour toute équipe ou communauté voulant travailler ensemble et se mettre d'accord sur les mots et concepts qu'elle utilise.
Cet outil est idéal pour définir les valeurs centrales d'une entreprise ou d'un projet.
Il peut aussi être utilisé pour approfondir le sens de termes abstraits dans le cadre d'une formation.
Définir un fond commun d'évidence renforce la cohésion d'un groupe car il donne une compréhension partagée des mots clés que le groupe utilise pour définir sa mission commune.
Le résultat constitue le patrimoine du groupe. Il se matérialise sous la forme d'une affiche.
Il faut être un groupe assez grand (entre 8 et 15 personnes) pour qu'il fonctionne bien. Un groupe avec trop peu de participants ne donne qu'une trop faible variété d'approches pour renforcer vraiment le fond commun d'évidence.
Il est nécessaire de disposer d'une salle qui soit vraiment silencieuse.
Il est important de respecter les diverses étapes du processus. L'animateur/trice doit donc faire scrupuleusement respecter les consignes.
Le 14 novembre 2015, l'outil a été utilisé dans le cadre du Forum œcuménique romand Monde du travail pour définir ce qu'est "la dignité au travail".
Source: Secours catholique (Caritas), France, antenne de Paris.
Trad.:
Mode d'emploi
1. Description de l'outil
Réunir tous les acteurs d'une entreprise ou d'un projet pour renforcer la compréhension commune du projet ou de l'entreprise autour des fondamentaux tels que la mission commune ou les valeurs qui animent le projet ou l'entreprise, c'est nécessaire dans la phase initiale de l'entreprise ou du projet. Ce peut aussi l'être quand des flous apparaissent, des fragilités dans la compréhension de la mission, des objectifs communs, des valeurs partagées.
En 60' il est possible de découvrir ce qui fait la fond commun d'évidence autour d'une valeur ou d'un concept ou mot utilisé fréquemment, mais sans qu'on ait pris la peine de le définir.
Le processus se fait en cinq étapes décrites en détail ci-dessous (voir aussi la fiche d'animation accessible ci-dessous sous "instruments. Elles permettent progressivement de donner chair à un concept comme "cohésion sociale" ou "dignité" ou "empowerment" pour mentionner quelques exemples. Les trois premières étapes se font en silence. C'est n'est qu'après 30' de silence, qu'il est alors possible de dialoguer, de discuter.
2 Mise en oeuvre
2.1 Ressources
Une salle silencieuse, une grande affiche (2m x 1m) en papier kraft par exemple, posée sur une table centrale ou affichée au mur, trois feutres (noir, rouge et vert).
Au centre de l'affiche est écrit en gros le mot qu'il s'agit de définir.
Une personne joue le rôle d'animateur. Cette personne ne participe pas au processus, elle le dirige. Il faut compter une durée d'une heure.
2.2 Démarche
Première partie : POUR MOI... [le mot à définir], C'EST .... (10')
Chaque participant est invité à venir écrire en noir sur l'affiche un mot qu'il associe au mot placé au centre. Les règles sont les suivantes:
- on se lève chacun à son tour: chaque personne peut aller noter un mot sur l'affiche, où elle le souhaite.
- Un seul mot à la fois. Quand le mot est écrit, on reprend sa place... et plus tard si on veut ajouter un autre mot, on se lève à nouveau.
- un seul feutre est disponible pour tout le groupe. On se le passe les uns aux autres.
- Une fois qu'un mot est noté, il appartient au groupe. Il n'est donc pas nécessaire d'écrire une autre fois le même mot.
- On ne réagit pas: l'exercice se fait en silence
Deuxième partie: POUR MOI... [le mot à définir], CE N'EST VRAIMENT PAS... (10')
Chaque participant est invité à venir barrer en rouge un ou plusieurs mots. Les règles sont les mêmes que pour la première partie: chacun son tour, on peut aller barrer un mot, un seul mot à la fois, en silence. Il est possible de barrer plusieurs fois un même mot.
Barrer ne doit pas être considéré comme une agression par la personne qui a écrit le mot auparavant. Le mot n'appartient plus à celui ou celle qui l'a déposé dans la première partie. C'est simplement signifier "je ne me retrouve pas dans ce mot par rapport au mot central à définir".
Troisième partie: POUR MOI... [le mot à définir], C'EST VRAIMENT... (10')
Chaque participant est invité à venir souligner en vert un ou plusieurs mots. Les règles sont les mêmes que précédemment. Un mot barré peut être souligné une ou plusieurs fois en vert.
Souligner ne signifie pas "se venger" de ce que son propre mot a été barré par quelqu'un durant la deuxième partie. C'est simplement appuyer une idée, confirmer l'importance du mot dans la définition du mot central.
Quatrième partie: ANALYSE DU TABLEAU EN PETITS GROUPES (10')
Le groupe peut se séparer en sous-groupes pour observer le tableau selon les consignes suivantes:
- analyse topologique: la place des mots sur l'affiche, les symétries, les regroupements,...
- analyse thématique: regrouper les mots qui ont les mêmes sens ou des sens proches...
- analyse de type statistique: les mots les plus soulignés, les plus barrés, les mots soulignés et barrés, les mots non barrés...
Les groupes peuvent ainsi repérer ce qui semble surprenant, ce qui demande des précisions, ce qui comment ainsi à se dégager...
Cinquième partie: SYNTHESE... POUR NOUS.... [le mot à définir], C'EST... (20')
Il s'agit de passer au "je" au "nous". L'animateur engage le débat et prend en compte les réactions du groupe. Pourquoi ces mots? Qu'est-ce qu'ils permettent de dire sur le mot central à définir. Il s'agit de lire l'affiche ensemble et de faire les rapprochements permettant de tirer les enseignements utiles pour le groupe. Les mots soulignés et/ou barrés plusieurs fois sont particulièrement examinés.
A la fin, le groupe va tenter collectivement d'établir, sur une autre affiche, une liste
- des mots sur lesquels beaucoup de membres du groupe se retrouvent et s'accordent à apporter de l'importance,
- d'autres mots qui marquent un accord au sein du groupe, qui font consensus,
- les mots qui font débats...
Cette liste finale va, en définitive, constituer le patrimoine du groupe.
2.3 Résultats et livrables
L’affiche contient en elle-même le résultat avec les mots soulignés, tracés, regroupés dans la discussion finale.
En complément la liste des mots sur l'affiche secondaire, constitue le résultat final du processus qui reste visible au sein du groupe. Il s'agit du patrimoine sur lequel le groupe construit son devenir.
3. Trucs et astuces
Le choix du mot central à définir est important. Il doit permettre au groupe de s'exprimer et d'approfondir une notion qui est importante pour la vie du groupe.
Il n'est pas nécessaire que les membres du groupe disposent de connaissance particulière en lien avec le mot à définir. Il importe surtout que chacun et chacune se sente concerné-e par le mot.
4. Références et historique
L'origine de l'outil se situe à Grenoble en 2002. L'Ecole de la Paix à Grenoble l'a utilisé et mis au point dans le cadre d'une formation. Des collaboratrices et collaborateurs du Secours Catholique (Caritas en France) participaient à l'une de ces formations. Ils ont ensuite repris cet outil pour l'utiliser dans le cadre d'une session nationale en 2003. Le Fond commun d'évidence a ensuite été repris dans plusieurs cadres, dont la session mentionnée dans l'exemple. D'après eux, cet outil reste "très intéressant pour favoriser la construction de la pensée commune d'un groupe".
Instruments
Exemples
Exemple: la dignité au travail
Contexte
Session annuelle de personnes intéressées par les problématiques de l'emploi et du travail en Suisse romande, liées plus ou directement avec des organisations chrétiennes.
Déroulement
Le session a duré toute une journée, le 14 novembre 2015. Le matin a été entièrement consacré à l'utilisation de l'outil et à l'exploitation des résultats. Les participants ont été répartis en 5 groupes de 7 à 8 personnes et ont scrupuleusement suivi la fiche d'animation (sauf l'affiche de synthèse de la 5e partie). Puis les résultats ont été présentés en plénière à l'ensemble des participants et discutés.
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Faits marquants
Perrmettre à toutes les personnes de s'exprimer de manière non verbale, dans un moment de silence a créé un climat détendu, reposant. Dans la discussion, les désaccords ont donc pu s'exprimer tranquillement, dans la recherche de ce qui unit.
En ce qui concerne le contenu, une évidence est apparue: plus que l'épanouissement personnel ou le contenu du travail lui-même, c'est le fait d'être reconnu comme personne humaine qui constitue le cœur de la dignité au travail.
Résultats obtenus
Cette mise en évidence n'aurait pas pu être aussi claire sans l'apport de cet outil. Il a été possible ensuite de travailler sur les conditions de travail qui permettent la reconnaissance de la personne humaine.
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